Trésors cachés : Numéro spécial sur l'histoire de la musique à Los Angeles

Ce numéro spécial de la série des trésors cachés est consacré aux lieux, salles et événements de Los Angeles liés à son impressionnante histoire musicale. À l'instar des Grammy Awards, notre liste couvre un large éventail de genres. Quels que soient vos goûts et vos préférences musicales, Los Angeles vous surprendra par ses liens cachés avec le passé, le présent et l'avenir de la musique.

Comme de nombreux bâtiments et infrastructures figurant sur cette liste, le complexe du studio d'enregistrement situé au 6000/6050 Sunset Blvd. a connu de nombreux changements de noms et de propriétaires. Aujourd'hui transformé en United Recording Studios, il offre une expérience vintage aux nouveaux groupes. C'est dans ce lieu historique que Frank Sinatra a réalisé ses chansons de l'album Sinatra Reprise des années 60, à l'époque où les studios étaient encore connus sous le nom emblématique de United Western Recorders. Le bâtiment est également un haut lieu de la pop californienne : Brian Wilson a produit de nombreux morceaux des albums Pet Sounds et Smile entre ces murs, qui ont été récemment (et remarquablement) recréés pour le film Love & Mercy.

Le Capitol Records Building n'est pas vraiment un joyau caché car il suffit de lever les yeux à Hollywood pour remarquer sa forme caractéristique. Pourtant, ce bâtiment constitue le point de départ de l'histoire de la musique à Los Angeles et offre un décor incontournable pour le touriste amateur de musique. Une quantité énorme de titres pop a été enregistrés et arrangés aux Capitol Studios de Los Angeles depuis 1956, des morceaux plus cool que cool de Nat King Cole  aux albums influencés par Sinatra de Bob Dylan, en passant par les groupes Muse et Imagne Dragons.

Si vous avez envie de terminer votre soirée comme le faisaient autrefois les célébrités, rendez-vous au Dan Tana’s qui propose un véritable dîner classique depuis 1964. Le Dan Tana's est l'endroit idéal pour s'imprégner de l'atmosphère de la scène musicale des années 1960 (sans contre-culture), où des hommes audacieux et des femmes exceptionnelles se réunissaient pour faire la fête.

En entrant dans le Rainbow Bar & Grill, vous entrez non seulement dans l'histoire du rock'n' roll, mais aussi dans une réalité déformée dans laquelle des jeunes qui n'étaient même pas encore nés au moment où les membres du groupe Gun N' Roses Axl et Slash ont arrêté de se parler se pavanent dans des costumes de Hanoi Rocks, comme si vous étiez au Sunset Strip de 1984. Il y a quelques années, on pouvait aller au bar extérieur et voir Lemmy boire son verre de Jack et jouer à un jeu vidéo. Aujourd'hui, Lemmy n'est peut-être plus là, mais vous pouvez toujours aller voir le mausolée de style gangster russe parfaitement adapté qui a été construit en sa mémoire.

En parlant des Guns N' Roses, entrez dans Canter’s sur Fairfax Avenue, le restaurant juif le plus emblématique de L.A, et procurez-vous une copie des mémoires du propriétaire sur les débuts du GnR (on en voit de la publicité dans tout le restaurant). Ou mieux encore, habillez-vous comme un rocker glamour et reproduisez le plus bel hommage à cette alliance inhabituelle de soupe aux boulettes de matzo et de glam metal qu'on ne pouvait trouver qu'à Los Angeles - on se souvient de la fameuse chanson "LA Deli" du Kroll Show.

Le documentaire récent Supermensch : the Legend of Shep Gordon raconte toutes les histoires que vous devez savoir sur le Highland Gardens Hotel, à l'époque où il était le lieu de rencontre ultime des Rock'n Rollers, à savoir le Landmark Hotel. On pouvait voir autour de la piscine Jimi Hendrix, Jim Morrison, Alice Cooper et une série de jeunes hippies à peine vêtus qui fumaient des quantités astronomiques d'herbe. Bien entendu, Janis Joplin n'est jamais sortie vivante de la chambre 105.

Un tout autre type d'hôtel, l'une des propriétés résidentielles caractéristiques de Downtown destiné aux personnes en difficulté, a servi de décor à la couverture de l'album classique The Doors. Le Morrison Hotel (1246 S. Hope St) n'est plus en activité, mais vous pouvez trouver le bâtiment (et le bar de quartier Hard Rock Cafe tout proche, au 300 E. 5th Street, qui figurait sur le verso de la pochette et qui a inspiré la création de la franchise de l'entreprise) dans le quartier de South Park, près de L.A. Live. Pop Spots de Bob Egan contient toutes les informations dont vous avez besoin pour reproduire les séances de photos iconiques d'Henry Diltz.

La grande salle de spectacle située à 333 S. Boylston Street s'appelle désormais 333 Live. Mais au début des années 1990, Prince l'avait reprise et transformée pour en faire sa boîte de nuit, le Glam Slam. Ce reportage (en anglais) de KPCC de 2016 sur le club vous transporte à l'époque où les regrettés grands Purple One et leur soirées étaient près de Downtown. Bonus : Allez voir la fresque du street artist POSE qui se trouve à proximité.

Nombreux sont ceux qui participent au jeu interactif Room Escape qui se déroule au 8255 Sunset Blvd et qui ignorent probablement qu'ils foulent le sol de l'un des lieux les plus sacrés de l'histoire de la musique disco. C'est là que se trouvaient les légendaires bureaux dévergondés de Casablanca Records, aménagés dans les années 1970 par Neil Bogart comme un fantasme nord-africain pour cette décennie d'excès notoire. De Giorgio Moroder à KISS et aux Village People, c'est ici que la musique qui a redéfini l'hédonisme pendant plusieurs générations a été conçue et commercialisée dans le monde entier.

Los Angeles a toujours été une ville de la soul. Il va sans dire que ce centre mondial du divertissement a attiré les meilleurs talents dans tous les genres, et c'est pourquoi il est logique que Sunset and Vine, le carrefour le plus emblématique d'Hollywood, ait abrité le siège occidental de la compagnie de disques Motown. Dans les années 1970, la plupart des activités de la Motown se sont déplacées vers Hollywood, où Berry Gordy s'essayait à la réalisation de films, et la musique elle-même est devenue plus cinématographique. Découvrez Our Lives Are Shaped by What We Love, la compilation de riches morceaux de Mowest, la branche de La Motown basée à Los Angeles, produite par Light in the Attic.

Tout visiteur de Los Angeles amateur de musique ne devrait pas repartir sans avoir découvert le rôle crucial de la ville dans l'évolution du rap. Si vous voulez dépasser la version quelque peu aseptisée du récent biopic de Straight Outta Compton, essayez de réserver une place pour la visite LA Hood Life Tours. Proposée depuis 2010 par Hodari Sababu (beau-père du rappeur The Game), cette visite guidée des lieux emblématiques de l'histoire du hip-hop local dans le sud de Los Angeles rencontre un vif succès auprès des touristes de tous pays passionnés de rap.

Bien que The Troubadour ait été associé au folk et au rock bien plus qu'à la musique country, il doit être mentionné dans cette liste car à l'arrivée des années 70, c'est là que le rock et le country (et les hipsters d'Hollywood) se sont rencontrés, en particulier autour de la toute première résidence de Kris Kristofferson et de son groupe. Kristofferson a fait de la country une musique soul, séduisante et littéraire, sans rien perdre de la simplicité de la conception des « trois accords et de la vérité »  de Hank Williams. Il a montré ses créations au monde entier sur la scène de la salle de concert désormais célèbre de West Hollywood.

Certes, cet établissement s'appelle The Viper Room depuis les années 1990 (et vous avez déjà entendu toutes les histoires de Johnny Depp et de River Phoenix), mais cette salle intime du Sunset Strip a une histoire bien plus longue. Dans les années 50 et 60, elle s'appelait le Melody Room, club de jazz très populaire auprès de quelques personnalités très influentes venues de la côte Est. C'est là que des gangsters (de véritables gangsters) se mêlaient à des gens comme Bobby Troupe et la sublime Julie London. Le Melody Room fait l'objet d'un excellent compte rendu sur le blog fabuleux d'Alison Martino qui est de loin l'experte la plus compétente en matière d'histoire de la vie nocturne locale.

Pour découvrir un espace de jazz plus contemporain conçu par le musicien et philanthrope Herb Alpert, rendez-vous au centre commercial de Bel-Air qui abrite le Vibrato Grill. Ce qui fait la particularité de ce restaurant, c'est que, contrairement à d'autres établissements de dîner-spectacle réaménagés, il a été conçu avant tout dans l'optique de produire du son et des spectacles en direct par l'une des meilleures oreilles du milieu. Vibrato est également le lieu de résidence de Seth MacFarlane, le créateur de Family Guy, qui entame sa deuxième carrière comme chanteur de jazz.

Si vous voulez vivre cette religion traditionnelle à travers la musique dans son cadre authentique, sachez que la the West Angeles Church of God In Christ organise des offices avec une chorale de gospel au complet. La tradition du gospel est en constante évolution, alors ne vous attendez pas à une expérience du type « Sister Rosetta Tharpe » ou « Sam Cooke and the Soul Stirrers » ici. Au contraire, vous pourrez constater que le gospel est une forme musicale vivante dont les racines remontent à l'époque la plus lointaine de la vie américaine. 

Vous ne pouvez pas dire que vous connaissez l'histoire de la musique à L.A. si vous ne faites pas un tour au Mariachi Plaza à Boyle Heights. Les traditions culturelles des Chicanos à l'est de Los Angeles River sont toujours vivantes et le Mariachi Plaza a été un centre musical pendant des décennies. Au départ, il y avait des musiciens que l'on pouvait embaucher pour les fêtes et les sérénades, mais cette tradition s'est étendue à une riche mosaïque composée de rock, de soul latino, de rockabilly et de tendances des années 1950, de subcultures de style dandy et même de hip hop.

The Hollywood Pantages Theatre est certainement la meilleure salle de spectacle de L.A. pour les superproductions de Broadway. Avant ou après une représentation ne manquez pas le petit bijou qui se trouve à côté : le Frolic Room. Ce bar est fréquenté par les spectateurs de comédies musicales et des amateurs d'alcool depuis la nuit des temps. Il représente l'histoire d'une époque révolue et nous devrions être reconnaissants pour sa survie années après années !

Où peut-on voir de vraies légendes du folklore et de l'Americana comme anis Ian, Loudon Wainwright III et Tom Rush ? La réponse est depuis toujours la suivante : au McCabe’s Guitar Shop de Santa Monica, ce petit magasin incontournable et une étape immanquable pour tous ceux qui s'intéressent à la musique acoustique américaine dans la tradition ancestrale du folk. Allez-y n'importe quel soir pour voir qui joue - vous ressentirez un sentiment de communion avec une tradition qui est à l'origine de beaucoup de musiques postérieures. Les billets pour les concerts dans l'arrière-salle privée de 150 places sont en vente sur le site Web du McCabe's.

Les mercredis à The Echoplex sont synonymes de Dub Club, l'événement hebdomadaire incontournable pour les amateurs de reggae. Difficile de synthétiser son importance : tout musicien jamaïcain de renom susceptible de se laisser convaincre de se produire en concert s'est produit au Dub Club au fil des ans. Les sets des DJ résidents Tom Chasteen et Boss Harmony (le grand David Orlando) sont mondialement connus et des légendes comme Lee Scratch Perry pourrait bien passer pour saluer la foule s'il est dans les parages.

On sait bien que la troupe Upright Citizens Brigade propose les meilleures comédies de la ville, notamment en ce qui concerne l'improvisation, et certains sont surpris quand ils apprennent que plusieurs de leurs spectacles sont des comédies musicales entièrement improvisées - La musique, les paroles et les chorégraphies sont inventées sur scène. Le meilleur de ces spectacles est Baby Wants Candy qui se produit tous les vendredis à UCB Sunset. Si vous êtes un fan d'improvisation, ce spectacle est idéal pour emmener des personnes qui s'y connaissent pas trop en improvisation et pour leur faire découvrir le talent de ces artistes exceptionnels.

L'extérieur métallique et incurvé de la merveille architecturale qu'est le Walt Disney Concert Hall est connu dans le monde entier. Mais dans une salle conçue pour le plaisir des plus hautes formes d'art musical, c'est véritablement l'intérieur qui compte. Et à l'intérieur de cette salle, le véritable joyau caché est l'orgue majestueux et très contemporain. Frank Gehry et les facteurs d'orgue Manuel Rosales et Caspar Von Glatter-Gotz ont réussi à créer un instrument unique en son genre qui suscite une sensibilité spirituelle résolument moderne. Découvrez les trésors cachés de l'édifice avec notre guide.

Los Angeles a une très longue tradition spirituelle qui se traduit par toutes sortes de sonorités méditatives. Le sanctuaire de Self-Realization Fellowship Lake Shrine, dans le quartier de Pacific Palisades, est un endroit idéal pour appréhender cet aspect ésotérique important de la ville. Fondé en 1950 par le gourou Paramahansa Yogananda, le sanctuaire a également attiré de nombreux musiciens et artistes. Pendant des années, ce fut le lieu de méditation préféré d'Elvis Presley et, plus récemment, le site des cérémonies commémoratives en l'honneur de George Harrison et de Lux Interior, le célèbre chanteur des Cramps.

Downtown L.A. est le siège du Grammy Museum, l'une des plus grandes richesses culturelles de la ville. Présentant des expositions sur des sujets allant du punk rock à la Motown, le musée profite du statut central de L.A. dans l'industrie musicale pour exposer des collections uniques d'objets et de trésors qui éclairent le contexte des sons qui nous entourent.